C’est un ambitieux programme de restauration qui s’inscrit dans le temps. Prévu sur une durée de vingt ans, une période préalable de demandes d’autorisations et de permis aura duré près de quinze ans, retardant à 2019 la phase de restauration proprement dite.
LES RÉALISATIONS
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Réaliser la restauration d’un monument historique sur un ilot inaccessible la plupart du temps été comme hiver dans cette zone ou mistral et vent d’Est s’en donnent à cœur joie intégré de surcroit dans le périmètre d’un parc national et d’une zone Natura 2000 est un projet sans précédent en France. Il a nécessité la mobilisation d’une équipe capable de programmer et d’assurer un processus de préparation, de logistique et de démarches administratives extrêmement long et complexe.
L’ensemble des études aboutissant à un projet architectural complet de très grande qualité a été réalisé par l’architecte en chef des monuments historiques Pierre Antoine Galtié avec le concours de l’architecte du patrimoine Christopher Rodolausse. Sur cette base il a fallu ensuite solliciter la délivrance de multiples autorisations et permis ayant donné lieu à des études spécialisées notamment en matière environnementale, (Natura 2000, études d’impact protocoles divers) puis solliciter un permis de construire (alors même que la restauration doit se faire à l’identique, sans augmentation de surface). Près de 15 ans ont été nécessaires pour obtenir tous les permis et autorisations que les administrations ont considérés comme étant un préalable à la signature définitive du bail interdisant avant Mai 2019 d’entamer la phase de restauration proprement dite. Seules restent désormais à obtenir les autorisations administratives qui seront basées sur la finalisation du projet de construction du mini brise lame qui s’impose pour assurer un accès régulier raisonnablement sécuritaire aux entreprises et leurs équipes de professionnels en charge de la restauration. (Cet accès, également nécessaire pour acheminer régulièrement les matériaux ne peut malheureusement pas être réalisé par l’intermédiaire d’un ponton fixe ou flottant comme cela avait été espéré à l’origine).
L’état de ruine accéléré du fort en 2003 ne permettait pas de rester les bras croisés dans l’attente de la réalisation de toutes les mesures d’instruction des diverses administrations concernées à différents niveaux hiérarchiques et leur aval pour la signature définitive du bail. De lourds travaux réalisés intégralement sur fonds propres, sans possibilité de défiscalisation, ont dû être engagés en urgence et sans attendre l’accostage sécuritaire. Ces travaux ont été réalisés en utilisant un ensemble de procédés et techniques d’économie circulaire fondés sur le recyclage intégral des décombres, le tamisage du sable, l’utilisation exclusive de l’eau de pluie et une empreinte carbone proche de zéro. Au total des premières contributions précieuses au volet « Laboratoire Ile Durable » (SILAB) du projet.
Cela a permis de réussir la mise hors intrusion ainsi qu’une mise hors péril pour l’essentiel incluant des confortements et cristallisations en dépit de conditions nautiques très précaires. Un bateau adapté a été utilisé pour acheminer de lourdes charges sur la petite plage par beau temps. Les travaux les plus
importants ont concerné tous les casernements au pied de la Tour ainsi que la porte d’entrée et la plupart des murs d’enceinte sur plus de 50 mètres. Egalement gros travaux de mise hors péril pour la Tour elle-même, après destruction des restes de la tour de guet, et confortement de deux embrasures et de la terrasse. Une base vie très sommaire a également été réalisée dans la Tour. Le Fort est aujourd’hui provisoirement sauvé pour l’essentiel.
Depuis l’entrée en vigueur du bail pour 40 ans (mai 2019), un Programme de restauration complet a été activement mis en œuvre sur les bases suivantes :
• Continuer à réaliser de nombreux travaux de confortement essentiels pour la restauration finale de l’ensemble du fort ; entretient et confortement des murs, des toits des divers bâtiments dont la tour à canon incluant notamment l’étrésillonnage des embrasures de la Tour : Lorsque les conditions météo le permettent tout au long de l’année les équipes se rendent sur le site pour les quelques jours au plus permis par le créneau météo pour accomplir des tâches mûrement programmées.
• Rendre pleinement opérationnel le mât de charge désormais en place pour hisser sur le Fort entre 100 et 200 tonnes au cours des trois prochaines années.
• Boucler le programme prioritaire complet de restauration des parements de la tour. Ce programme à déjà donné lieu à une analyse de stabilité, une analyse des mortiers ainsi qu’a un descriptif détaillé des travaux et des conditions de leur réalisation (APD et DCE finalisés par Christopher Rodolausse et Acta Vista présélectionné sous condition d’un accostage sécuritaire) Ce bouclage est une étape clé pour la recherche de financements additionnels.
• Réaliser des études complémentaires pour la création d’un mini enrochement favorisant la biodiversité permettant un accès raisonnablement sécurisé pour deux bateaux de servitude et recherche de financements correspondants à la réalisation de cette condition non prévue à l’origine.
• Approfondir les recherches déjà bien avancées et échanger les leçons apprises sur les expérimentations en cours notamment en ce qui concerne un ensemble de bonnes pratiques et technologies liées à production, au stockage et a l’utilisation de l’énergie, au stockage, utilisation et recyclage de l’eau ainsi qu’au recyclage des déchets de toute nature (incluant déchets humains).
• Accélérer les recherches et échanges pour le développement d’un modèle reproductible de bâtiment autonome en site isolé sans raccordement aux réseaux incluant zéro empreinte Carbone et zéro rejet prévu pour faire vivre en mode écologique épicurien une dizaine de personnes à l’année.
• Mise en place effective du conseil scientifique et culturel avec les principaux experts sectoriels qui ont déjà accepté.